Les privatisations de l’éducation – Revue internationale d’éducation sèvres 82 – Ebook
Les processus de privatisation « en » éducation et « de » l’éducation concernent désormais la plupart des pays du monde.
Dans un contexte de mondialisation et d’internationalisation accrues des systèmes éducatifs, la mise en œuvre, ces dernières décennies, de mesures spécifiques de privatisation, le développement d’un secteur marchand de l’éducation, mais aussi des évolutions sociétales de fond concernant les notions d’individualisme et d’individu interrogent d’une nouvelle manière les enjeux liés aux privatisations.
La promotion des intérêts privés est-elle compatible avec un processus d’éducation ? Induit-elle irrémédiablement, par exemple, une conception utilitariste de l’éducation ? Quel est son impact sur les nouvelles générations et leur capacité à faire société ? Finalement, les privatisations en cours de l’éducation en changent-elles la nature ou ne s’agit-il que d’une différence de modalité d’organisation ou de gouvernance ?
Pour répondre à ces questions, ce dossier rassemble les contributions de treize chercheurs en éducation, spécialistes mondiaux réputés ou auteurs d’enquêtes pionnières dans leur domaine, dont les travaux permettent d’envisager une grande diversité de cas (Angleterre, Chili, Côte d’Ivoire, États-Unis, France, Inde, Suède. Il met également en évidence des problématiques transversales à de nombreux pays, comme le développement du soutien scolaire privé en Asie ou les stratégies mises en œuvre par des entreprises privées pour influencer les politiques éducatives.
Quelle que soit la définition retenue, tous les auteurs soulignent la croissance sans précédent de la privatisation ces dernières années. Illustrer cette diversité est l’un des objectifs majeurs de ce dossier qui donne à voir trois principales formes de privatisation, non exclusives et clairement liées les unes aux autres : une privatisation par le biais de politiques publiques spécifiques, une privatisation par le marché et une privatisation par une prise en compte croissante d’aspirations et d’intérêts individuels privés.
Un dossier coordonné par Thierry Chevaillier, Université de Bourgogne, et Xavier Pons, Université Paris-Est Créteil